Carnet de Fourrure | Matière à Réinterprétation

La Fourrure, l’Art et le Design : Matière à Réinterprétation

Longtemps associée à la noblesse, au luxe et à l'hiver, la fourrure traverse les siècles non seulement comme matière première d’exception, mais aussi comme symbole de pouvoir, de sensualité et d'ambiguïté artistique. Si elle a d’abord protégé les corps, elle a rapidement trouvé sa place dans l’univers des arts, souvent détournée, questionnée, magnifiée. 

De Meret Oppenheim à la Maison Norki, la fourrure n’est jamais seulement une matière — elle est un langage artistique.

Meret Oppenheim : La fourrure comme provocation poétique

Impossible de parler de fourrure dans l’art sans évoquer l’œuvre emblématique de Meret Oppenheim, Le Déjeuner en fourrure (1936). Cette sculpture surréaliste, représentant une tasse, une soucoupe et une cuillère recouvertes de peau de gazelle, bouleverse les sens : ce qui est doux devient inconfortable, ce qui est familier devient étrange. L’artiste détourne un objet du quotidien pour le faire entrer dans l’imaginaire, entre sensualité troublante et ironie crue.

Cette démarche surréaliste se retrouve également dans ses bracelets en laiton et fourrure qu’elle crée. Ils jouent du contraste entre le froid rigide du métal et la chaleur souple de la fourrure, entre la brutalité industrielle et l’organique. Avec Oppenheim, la fourrure devient matière de réflexion, frontière entre l'humain et l'animal, entre le corps et l'objet.

Tasse, soucoupe et cuillère recouvertes de fourrure de gazelle • Coll. MoMA, New York • © Adagp, Paris 2024
Tasse, soucoupe et cuillère recouvertes de fourrure de gazelle • Coll. MoMA, New York • © Adagp, Paris 2024
Meret Oppenheim et « Le Déjeuner en fourrure »
Meret Oppenheim et « Le Déjeuner en fourrure »

La fourrure comme marqueur identitaire : Dürer et l’autoportrait

Bien avant les avant-gardes, la fourrure s'impose comme élément symbolique puissant dans l'histoire de l’art. Dans son Autoportrait en manteau de fourrure (1500), Albrecht Dürer se représente frontalement, à la manière du Christ, vêtu d’un lourd manteau de fourrure brune. Plus qu’un accessoire, la fourrure devient ici emblème de statut, de virtuosité, mais aussi d’intériorité mystique.

Le tableau affirme la dignité de l’artiste, élevé au rang de créateur. Par ce choix vestimentaire, Dürer revendique son identité d’intellectuel, d'artisan de haut rang, presque prophétique — et la fourrure, luxueuse et austère à la fois, incarne ce positionnement.

Albrecht Dürer, autoportrait, 1500
Albrecht Dürer, autoportrait, 1500

Fourrure et représentation du pouvoir : Chaliapine par Kustodiev

Autre exemple marquant : le Portrait de Fiodor Chaliapine (1921), réalisé par Boris Kustodiev. Le chanteur d’opéra, figure imposante, y est représenté dans un manteau de fourrure somptueux, marchant avec assurance. Ici, la fourrure est autant symbole de réussite sociale que d’élégance théâtrale, voire d’ironie vis-à-vis du contexte de privation dans lequel évoluait la Russie soviétique.

La fourrure devient costume, rôle, masque. Elle évoque la scène, la grandeur, mais aussi la distance avec le réel. Le luxe y est assumé, presque provocateur — un jeu d’apparence entre grandeur passée et présence imposante.

Portrait de Chaliapine par Boris Koustodiev, ©GosKatalog.ru
Portrait de Chaliapine par Boris Koustodiev, ©GosKatalog.ru

La Maison Norki : L’artisanat d’art au service de la création

Chez Norki, la fourrure est une matière vivante, porteuse d’histoire et d’excellence, qui dialogue avec le design et l’art contemporain. Chaque pièce est pensée comme une œuvre à part entière, entre tradition artisanale et liberté de création.

Prenons notre fauteuil Les Honneurs. Réalisé en bronze massif sculpté à la main et habillé de fourrure de renard blanc ou de vison, il incarne notre vision du mobilier d’art : un pont entre noblesse des matériaux et puissance sculpturale. Ce fauteuil, tel une œuvre d'art, n’est pas seulement un objet fonctionnel — c’est une pièce de collection, un manifeste de style.

Son dossier dessine de façon onirique une paire de bois de cerf, symboles de force, d’élégance et de nature sauvage, tandis que ses pieds sont ornés de petits sabots finement sculptés, ajoutant une touche de délicatesse presque mythologique. Ce fauteuil se situe ainsi à la croisée du mobilier, de la sculpture et du récit, évoquant une nature sublimée et réinventée dans un geste artistique contemporain.

Fauteuil de luxe en vison doré et structure en bois de cerf en bronze.
Fauteuil Les Honneurs ©Norki

Autre exemple, notre tapis Aspen. Conçu comme une œuvre picturale, ce tapis de fourrure se déploie au sol tel un tableau. Il est réalisé en fourrure de coyote, soulignée par une bordure en agneau rasé au délicat coloris « lait de vache ». Deux matières volontairement antagonistes, qui, par leur contraste, mettent en exergue la beauté brute et la richesse intrinsèque de la fourrure de coyote. Chaque couture, chaque texture, chaque nuance est pensée pour donner relief et mouvement à la matière, faisant du sol un espace d’exposition. Le tapis devient installation, à mi-chemin entre design intérieur et geste artistique. Notre fauteuil Saint-Moritz, quant à lui, incarne le jeu subtil entre codes classiques et audace contemporaine. Sa forme sage et structurée évoque les fauteuils de lecture d’antan, mais son habillage en vison blanc, radical et luxueux, vient en bouleverser la lecture. Il surprend, intrigue, et incarne à lui seul notre approche du luxe décalé, un brin provocateur.

Tapis en fourrure de Coyote et fauteuils en vison blanc.
Tapis Aspen & Fauteuil Saint-Moritz ©Norki

Dans cette même collection, notre daybed Saint-Moritz se distingue par son design volontairement épuré et sa matière noble : la fourrure de coyote. Cette pièce, à la fois sobre et revendicatrice, s’impose comme une création artistique à part entière. Posé au centre d’un espace, ce daybed n’est pas simplement un élément de mobilier : il devient l’élément central de la décoration, voire la décoration elle-même. À travers cette œuvre, Norki affirme une vision du design où l’objet dépasse sa fonction pour devenir sculpture, statement, expérience esthétique.

Daybed de luxe en fourrure de coyote, parfait pour la décoration de votre chalet.
Daybed Saint-Moritz ©Norki

Entre héritage et modernité : une matière en constante réinvention

La fourrure, quand elle est traitée avec respect, savoir-faire et exigence, devient bien plus qu’une matière de mode ou de confort. Chez Norki, elle est le vecteur d’une esthétique exigeante, d’un artisanat d’art enraciné mais ouvert, d’une expression plastique qui interroge le rapport à l’objet, à la nature, au luxe.

À travers chaque création, nous cherchons à réconcilier tradition et contemporanéité, à détourner la matière tout en l’honorant. Car la fourrure, loin des clichés, peut être un langage artistique puissant, porteur d’émotions, de mémoire, et de beauté.

nos objets en fourrure